Pas de panique, je ne me lance pas ici dans des conseils moralisateurs ! Ce petit préambule est là pour bien vous rappeler que je vous suggère ici quelques pistes à explorer. Chacun étant libre de penser ce qu’il veut sur les actions écologiques et de faire ou de ne pas faire. Cependant, étant moi-même engagée – à un niveau modeste mais engagée quand même – dans une démarche de sobriété, j’ai eu envie de vous partager mes astuces. De plus, j’ai choisi d’aborder uniquement des sujets en lien avec l’alimentation et la santé.
Je pense que les diététicien.ne.s ont toute leur place dans les enjeux climatiques actuels. En effet, un des leviers pour diminuer notre production en équivalent CO2 consiste justement à changer nos habitudes alimentaires. Or, qui parle toute la journée de choix alimentaires ? Oui, c’est bien nous : les diéts ! Avec nos patients, nous évoquons la qualité des produits, les modes de production agricole et de fabrication industrielle. Nous expliquons par exemple, en quoi il est bon de réduire nos apports carnés ou de revenir en cuisine avec plus de ‘fait-maison’, plus de végétaux (sans rien interdire bien sûr… moi aussi j’aime les Kinder Maxi 😀 )
Aussi je me sens tout à fait légitime de vous proposer ici quelques astuces éco-responsables. Ce sont des suggestions simples à mettre en place à votre rythme donc de manière tout à fait progressive. En plus d’être bonnes pour la planète, ces astuces sont également bonnes pour votre santé et budget ‘friendly’ 🙂 Mais inutile de vous mettre la pression (on en a assez comme ça 😉 ). Si vous avez envie de faire ces changements, faites-les pas à pas.
1- Limiter le gaspillage
Il y a souvent la pensée que ‘ne pas gaspiller = ne pas jeter’. En réalité ‘Ne pas gaspiller = acheter moins’. Acheter moins cela ne signifie pas se serrer la ceinture mais plutôt réfléchir à deux fois en se demandant ‘En ai-je vraiment besoin ?’ Et ceci est valable dans tous les domaines, y compris, bien sûr, en alimentation.
Par exemple ‘Ai-je vraiment besoin d’acheter ce lot de 3 paquets de chips (dont un offert)?’ On a rarement besoin d’avoir autant de chips chez soi et le risque est clairement d’en surconsommer. Ou encore ‘Ai-je vraiment besoin de ce filet 2 kg de clémentines ?’ Le risque étant qu’elles pourrissent avant de les avoir toutes mangées. En achetant moins, on limite le gaspillage. De plus, on a moins de risque de surconsommer les aliments (pouvant entraîner une prise de poids excessive). Enfin, on évite également bien sûr les suremballages : plastique des lots de produits, filet plastique pour les clémentines, etc…
2- Diminuer votre consommation de viande
La production de viande et en particulier celle de viande rouge (bœuf, veau, porc) est un des plus gros postes d’émissions de gaz à effet de serre pour les ménages (avec les transports et le logement). On peut dont limiter son impact carbone en diminuant la consommation de viande. Ainsi, pour commencer à réduire vos consommations de viandes, prévoyez par exemple, un plat à base d’œufs (omelette ou tarte aux légumes) et un repas à base de légumineuses (lentilles blondes façon bolognaise) par semaine. En testant quelques recettes végétariennes, vous vous rendrez compte qu’elles sont tout aussi savoureuses et faciles à réaliser. Cependant, vous pouvez commencer par diminuer la viande rouge en mangeant plus de viande blanche, si cela est plus accessible pour vous. Enfin, il est prouvé qu’une alimentation plus riche en végétaux contribue à une meilleure santé.
3- Limiter les achats de boissons en bouteilles
Dans la plupart des communes, il est tout à fait possible de boire l’eau du robinet. Pour éviter son goût chloré, remplissez une grande carafe. Laissez-la 1h au réfrigérateur avant de la boire (le chlore est volatile). Ainsi, limiter l’achat d’eau en bouteille est accessible, très économique et aura un impact immédiat. Les carafes avec filtre sont de mon point de vue totalement inutiles (plastique, filtres à changer, intérêt non prouvé…)
Pour les autres boissons embouteillées comme les sodas, les jus de fruits, les boissons alcoolisées, les sirops et les softs, limiter leur consommation a un impact encore plus fort. En effet, elles sont souvent produites avec une grande quantité d’eau. Donc limiter leur consommation contribue aussi à préserver nos ressources en eau douce. Pour remplacer cela, amusez vous à fabriquer vos propres boissons : smoothies, eaux vitaminées aux fruits frais, thés glacés maison… Plus de vitamines et plus de fibres, moins de produits chimiques et de polluants plastiques !
4- Eviter les aliments ‘ultratransformés‘
Les aliments ultratransformés sont pratiques et peuvent bien sûr dépanner. Mais dès que vous le pouvez, évitez-les. Il s’agit des aliments industriels emballés. Par exemple : des plats cuisinés, desserts lactés, des céréales pour petit déjeuner… emballés et suremballés dans du plastique, des blisters, des doypacks, des boîtes, du carton … Autant d’emballages que l’on peut limiter en choisissant des produits frais.
D’autres part, les aliments ultratransformés sont souvent produits avec des ingrédients venus du monde entier. Ainsi, ils ont souvent parcouru des milliers de kilomètres avant d’atterrir dans les rayons de votre supermarché, augmentant alors leur impact carbone.
Ce changement peut être plus complexe et peut nécessiter un accompagnement avec un professionnel. En effet, il implique de modifier sa façon de faire les courses, de trouver des recettes et de passer plus de temps en cuisine. Donc je vous le répète, ne vous mettez pas la pression et allez-y pas à pas.
5- Privilégier les produits de saison
Cela concerne l’ensemble des produits frais donc pas uniquement les fruits et légumes. Cependant, il est souvent plus facile de commencer par ces derniers. En effet, il existe plein de calendriers des fruits et légumes de saison sur le net, pour vous guider. Plus les fruits et légumes sont produits dans les conditions de pousse idéale et moins ils ont besoin de serres chauffées et d’engrais. Enfin bien sûr, on peut essayer de privilégier des productions locales le plus souvent possible. Moins il y a de transport et d’intermédiaire et plus l’impact carbone diminue.
6- Augmenter les déplacements à pied ou à vélo
Limiter vos déplacements en voiture permet de baisser vos émissions de gaz à effet de serre. Donc dès que vous le pouvez, déplacez-vous à pied, en vélo ou encore en transport en commun. L’impact sur la santé est évident. Se remettre en mouvement, bouger plus est essentiel pour le bien-être physique et mental. Nous ne sommes pas faits pour rester assis toute la journée. Et les petits mouvements du quotidiens comptent beaucoup ! Il n’y a pas que le sport.
Ce dernier conseil me tient très à cœur car je pense que nous sommes beaucoup trop sédentaires aujourd’hui. Et notre sédentarité fait le lit de nombreuses maladies chroniques. Faites au mieux pour bouger plus !